L’essaim des coccinelles

 
 
 
 

Pourquoi étudier les coccinelles ?

Les coccinelles font souvent partie des premiers insectes avec lesquels nous faisons connaissance. Leur petit corps circulaire, bombé et vêtu de couleurs vives passe rarement inaperçu. Les coccinelles sont des insectes extrêmement bénéfiques puisqu’ils consomment une importante quantité d’insectes ravageurs responsables de beaucoup de dommages en agriculture et en milieu naturel. Par exemple, elles raffolent des pucerons et en consomment plus d’une cinquantaine d’espèces différentes. Au courant de sa vie, une seule coccinelle consomme des milliers d'insectes ravageurs et contribue subséquemment à protéger les jardins résidentiels, les cultures de légumes ainsi que les vergers ayant une importante valeur commerciale. C’est pourquoi les coccinelles sont d’excellents agents biologiques pour contrôler les populations de pucerons dans les cultures. 


Les coccinelles sont inoffensives pour les humains. Elles ne mordent pas, ne piquent pas, ne transmettent pas de maladies et n’infestent pas nos garde-mangers. Seulement trois des 450 espèces de coccinelles vivant en Amérique du Nord se nourrissent de plantes. Peu d’entre elles sont donc potentiellement nuisibles. Cependant, une espèce en particulier commence à en inquiéter certains, la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis). Pour trouver un endroit où s’abriter l’hiver, les coccinelles se regroupent à l’automne et finissent par envahir les demeures exposées au soleil en passant par les fissures et ouvertures. Leur apparition en grand nombre représente une nuisance importante pour certains. 


La coccinelle asiatique a été introduite en Amérique du Nord pendant les années 1970 afin de lutter contre les pucerons et d'autres insectes ravageurs des cultures. Son cycle de reproduction rapide et sa capacité à résister aux hivers lui ont permis de proliférer beaucoup plus rapidement que les espèces indigènes de coccinelles, la rendant prédominante au Canada par rapport aux autres espèces. 


Quelques exemples de coccinelles indigènes qui ont un statut de conservation préoccupant sont la coccinelle à neuf points (Coccinella novemnotata) qui est en voie de disparition au Canada ainsi que la coccinelle à bandes transverses (Coccinella transversoguttata richardsoni) qui est en situation préoccupante. De plus, la coccinelle à deux points (Adalia bipunctata) autrefois abondante se fait de plus en plus rare au Québec depuis les années 1990. Malgré son déclin alarmant, elle n’est toujours pas dotée d’un statut de protection particulier. Malheureusement, même avec un statut de conservation, des mesures de protection ne sont pas nécessairement mises en place puisqu’il n’existe actuellement aucune mesure concrète visant à améliorer la situation de la coccinelle à neuf points, et ce, autant au Québec que dans le reste de son aire de répartition en Amérique du Nord. Le manque de connaissances sur les différentes espèces présentes sur notre territoire ralentit le processus de mise en place de plan de conservation. C’est pourquoi il faut agir collectivement pour en apprendre plus sur ces coccinelles indigènes et ultimement améliorer leur situation. 


Les causes possibles du déclin de ces espèces comprennent l’introduction de coccinelles non indigènes puisque celle-ci augmente la compétition entre les différentes espèces. D’autres raisons possibles incluent la diminution de la qualité de l’habitat engendrée par l’utilisation de pesticides utilisés en agriculture pour lutter contre leurs espèces proies, l’expansion urbaine, ainsi que l’abandon des terres agricoles et la succession naturelle subséquente.

 

Les opportunités de recherche

  • Constituer les cartes de distributions des espèces

  • Plusieurs espèces n’ont pas de carte de distribution officielle

  • Connaître de taux d’extirpation des espèces régionalement

  • Nous savons que plusieurs espèces perdent du terrain au niveau géographique et des populations, mais nous ne savons pas à quelle vitesse ni à quel endroit.

  • Des nouvelles mentions et expansion d’aire de répartition

  • Il n’est pas rare de trouver des espèces qui n’ont jamais été enregistrées pour le Québec.

Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis)

Une des coccinelles les plus communes est la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata

Accouplement de coccinelles à damier (Propylea quatuordecimpunctata)

La coccinelle à deux points (Adalia bipunctata) existe sous de nombreuses formes présentant chacune des motifs et une coloration différente.


« Il existe 80 espèces de coccinelles au Québec! »

Quelques espèces de coccinelles du Québec

Coccinellidés

Coccinelle petite ourse (Brachiacantha ursina)

Coccinelle à damier (Propylea quatuordecimpunctata)

Coccinelle variée (Hippodamia variegata)

Coccinelle des friches (Hippodamia variegata)

Coccinelle maculée (Coleomegilla maculata lengi)

Brachiacantha quadripunctata quadripunctata

Coccinelle à vingt taches (Psyllobora vigintimaculata)

Coccinelle à trois bandes (Coccinella trifasciata)


Comment reconnaître la coccinelle asiatique?

La coccinelle asiatique est un peu plus grosse que les espèces indigènes et sa couleur varie du jaune moutarde à un orangé rougeâtre foncé. Cette coccinelle peut avoir un nombre variable de points noirs sur ses élytres, voire aucun. Elle est identifiable grâce à ses deux taches ovales et blanches de chaque côté de la tête et à sa marque en forme de M juste derrière la tête.

 

Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) et Coccinelle à damier (Propylea quatuordecimpunctata) - Ici, il est facile d’observer la différence de taille entre la coccinelle asiatique et une coccinelle indigène.

 

L’équipe

 

Jennifer De Almeida - Experte

 

Comment aider les coccinelles?

  • Ne pas utiliser d’insecticide/pesticide ou de produits chimiques dans son jardin

  • Encourager une agriculture biologique et écologique (producteurs locaux comme Équiterre, Capé ou Bio Locaux)

  • Préserver un espace riche en espèces végétales indigènes dans votre cour ou jardin

  • Favoriser des plantes aimées par les coccinelles comme la fève, la capucine, les orties ou des fleurs comme l’absinthe, la bourrache ou l’anthémis 

  • Construire ou installer un nichoir à insectes pour les héberger l’hiver et pour leur offrir un site de ponte (les protégeant du vent, de la pluie et exposé au soleil)

  • Partager ses connaissances sur les coccinelles!

Comment on étudie et recense les coccinelles?

Puisque la principale différence physique entre les espèces de coccinelles du Canada réside dans le nombre de points noirs sur leurs élytres (ailes antérieures durcies qui recouvrent les ailes postérieures), il est possible de les identifier à l’espèce uniquement à partir de photographies.

Où les trouver?

Les endroits où observer les coccinelles varient en fonction des préférences de chacune des espèces. Certaines vont préférer la végétation ligneuse, les champs, les plaines, les montagnes, les conifères, les arbustes et bien d’autres types d’habitats. Certaines espèces quant à elles sont opportunistes comme la coccinelle asiatique, la coccinelle à sept points et la coccinelle à deux points. Ces dernières sont observables partout où il y a des pucerons.

Quand les chercher?

La période entre le mois de mai et juillet est la plus profitable pour l’observation de coccinelles dans leur milieu naturel. On peut les observer jusqu’au mois d’octobre avant leur hibernation.

Techniques de capture et de conservation:

Il existe plusieurs techniques pour échantillonner les coccinelles, mais celles à privilégier sont celles du filet entomologique et de la capture à la main. Évidemment, une fois capturées, il est possible de les prendre en photo pour les libérer au même endroit par la suite.

Technique au filet


Coccinelle à damier (Propylea quatuordecimpunctata)

Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis)

Ressources pour le matériel

Filet entomologique (commande en ligne ou point de vente de filets entomologiques de l’Atelier Jean Paquet à la papillonnerie de la ferme Guyon - Chambly)

Lentille macro pour téléphone mobile (fortement recommandé pour la prise de photos)

Guide des insectes et arthropodes du Québec (présente différentes techniques de collecte)