L’essaim des lucioles

Les lucioles font partie des insectes les plus appréciés pour leurs spectacles de lumières qui en émerveillent plusieurs. Elles ont même une valeur économique importante dans de nombreux pays car elles représentent une attraction écotouristique en croissance. Malheureusement, malgré les indices indiquant un déclin mondial des populations de lucioles au courant des dernières décennies, une analyse complète de la situation actuelle des lucioles ainsi que des pressions menant à leur dépérissement dans le monde fait défaut. Comme de nombreuses espèces d’invertébrés, ces dernières sont largement négligées par les efforts de conservation. La perte d’habitat, la pollution lumineuse (lumière artificielle) et l’utilisation de pesticides sont considérés comme les menaces les plus importantes auxquelles font face les lucioles. L’urbanisation, l’industrialisation et l’intensification agricole sont les principaux responsables de la perte d’habitat des lucioles. L’intensification de l’agriculture entraîne non seulement la perte et la fragmentation de l’habitat, mais également l’utilisation accrue de pesticides, d’herbicides et d’engrais. Toutes ces menaces font accroître le risque de déclin des populations, de disparition locale ou d’extinction mondiale de certaines espèces de lucioles. Les distances de dispersion sont encore plus limitées chez les espèces dont les femelles ne volent pas. C’est la raison pour laquelle il est primordial d’établir des programmes de surveillance et de recensement pour suivre les tendances démographiques à long terme des différentes espèces de lucioles potentiellement menacées ou en voie de disparition parce qu’ils font défaut pour presque toutes les espèces de lucioles. 

Certaines espèces ont des adultes non lumineux avec des périodes d’activité diurnes, d’autres sont rougeoyantes avec des femelles incapables de voler, elles échangent des séquences de flash lumineux spécifiques à chaque espèce et ont des niches écologiques allant des zones humides aux parcs urbains. Les larves prédatrices peuvent être aquatiques, semi-aquatiques ou terrestres et peuvent passer des mois à des années à se nourrir. Certains taxons ont des habitats et des proies spécifiques alors que d’autres sont plutôt généralistes. C’est entre autres pour toutes ces raisons que leur protection est si complexe. Leur diversité écologique est immense. C’est pourquoi de l’échantillonnage dans divers milieux répartis à travers le Québec pourrait potentiellement augmenter considérablement les données recueillies sur les lucioles vivant sur le territoire québécois.

Les opportunités de recherche

• Constituer les cartes de distributions des espèces

• Nombreuses sont les espèces qui n’ont pas de carte de distribution.

• Connaître de taux d’extirpation des espèces régionalement

• Nous savons que plusieurs espèces perdent du terrain au niveau géographique et des populations, mais nous ne savons pas à quelle vitesse ni à quel endroit.

• Des nouvelles mentions et expansion d’aire de répartition

• Il existe un bon potentiel pour trouver des espèces qui n’ont jamais été enregistrées pour le Québec et dont l’aire de répartition est inconnue.

Lampyridés

Comme pour la plupart des groupes d’insectes, il n’est pas possible d’identifier toutes les espèces avec des photographies ou des observations simples. C’est possible seulement pour quelques espèces bien distinctives. Même si les photographies permettent parfois l’identification au genre, cette information a peu de valeur dans l’élaboration des listes d’espèces. Ainsi, deux méthodes sont le plus couramment utilisées lorsque vient le temps de recenser les lucioles: le filet entomologique et les stations d’observation (de nuit).

Puisque les lucioles nocturnes émettent des signaux lumineux spécifiques à chaque espèce pour communiquer et se repérer entre elles, il est possible de les identifier en analysant bien leurs patrons de signaux lumineux. Cette technique de recensement nécessite de la pratique, mais est non invasive puisqu’elle ne nécessite pas la collecte des insectes.  

Où les trouver?

Les plus grands rassemblements de lucioles se trouvent généralement à proximité des cours d’eau et des zones humides. Cependant, elles fréquentent également des habitats écologiquement diversifiés comprenant des zones humides (rizières, marais), des prairies, des forêts, des champs agricoles et des parcs urbains.

Quand les chercher?

La meilleure période de l’année pour observer leurs spectacles lumineux est le mois de juin puisque c’est leur période de reproduction. 

Techniques de capture et de conservation:

Afin d’obtenir un portrait représentatif de la diversité de lucioles présentes dans un même habitat, il est pertinent de combiner deux techniques d’échantillonnage : la capture au filet entomologique et les stations d’observation.

Patrons de signaux lumineux d’espèces communes

Technique au filet

Ressources pour le matériel

Filet entomologique (commande en ligne ou point de vente de filets entomologiques de l’Atelier Jean Paquet à la papillonnerie de la ferme Guyon - Chambly)

Lampe frontale

Lentille macro pour téléphone mobile (fortement recommandé pour la prise de photos)

Guide des insectes et arthropodes du Québec (présente différentes techniques de collecte)