L’essaim du monarque

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« Certaines populations ont subi des déclins de plus de 50% dans la dernière décennie. L’espèce a donc été désignée “en voie de disparition” en novembre 2016. »

— COSEPAC, 2016

Cycle de vie du monarque

Le cycle biologique du Monarque est structuré en quatre phases nettement définies : l'œuf, la larve (chenille), la chrysalide, et enfin, le stade adulte du papillon monarque. Chacune de ces étapes du cycle, caractérisée par des métamorphoses remarquables, illustre la splendeur et la complexité intrinsèque de la vie de cet insecte emblématique. Dans cette perspective, nous allons examiner de manière approfondie les spécificités de chacun des stades.

Le cycle de *Danaus plexippus* (papillon monarque)

Au tout début…

Le commencement du cycle reproductif du papillon monarque est associé à la plante hôte, l’asclépiade. La femelle dépose généralement un œuf sous une feuille de cette plante spécifique. Cette plante joue un rôle vital pour le papillon monarque. En effet, sa chenille est spécialisée et se nourrit exclusivement de l’asclépiade. Le cheminement évolutif depuis l'œuf jusqu'à l'éclosion sous la forme d'un papillon adulte s'étend sur une période approximative de 4 à 5 semaines, au cours de laquelle se déroulent des métamorphoses saisissantes.

*Asclepias syriaca* (asclépiade commune)

4. L’émergence de la chenille (suite)

Après l'émergence de la petite chenille, son tout premier repas consiste en la dégustation de la coquille de son propre œuf. À ce stade, la larve mesure environ 1,8 mm. La chenille incarne ainsi le deuxième stade du papillon monarque.

6. La croissance de la chenille

La croissance de la chenille est impressionnante, passant rapidement d'une longueur d'environ 1,8 mm à près de 50 mm avant de se transformer en chrysalide. Après la quatrième mue, son appétit devient très vorace. En l'espace d'une seule journée, elle peut consommer un peu plus de 3 grammes de feuilles d'asclépiade, ce qui lui permet d'augmenter sa masse corporelle d'environ 0,12 g.

Chenille presque prête à entamer sa chrysalide

2. L’oeuf

L’œuf, d'une taille à peine perceptible (environ 1 mm), arbore une couleur jaune crème, rehaussée de fines stries sur sa surface. En l'espace de 2 à 12 jours, la petite chenille émergera de sa coquille, marquant ainsi le commencement de la deuxième phase du cycle du papillon monarque.

Œuf de *Danaus plexippus* (papillon monarque)

3. L’émergence de la chenille

L'apparition d'un minuscule point noir au sommet de l'œuf, correspond à la tête de la petite chenille. C’est le signe qui indique que la chenille est sur le point d’émerger de l’œuf.

Tête de la petite chenille de *Danaus plexippus* (papillon monarque)

5. Les mues de la chenille

Au cours des jours qui suivent, la chenille se nourrit exclusivement de feuilles d'asclépiade pendant environ 14 jours. Cette période est marquée par quatre mues successives, des phases essentielles de sa croissance. La chenille mange sa peau juste après avoir accompli l'une de ses mues. Ce phénomène est une manifestation régulière du processus de développement, permettant à la chenille de s'adapter à sa croissance continue.

7. La chenille (le J)

Après s'être nourrie suffisamment pour accumuler l'énergie nécessaire à la formation de sa chrysalide, la chenille adoptera une posture caractéristique en forme de "J". Elle maintiendra cette position pendant un peu moins de 48 heures.

8. La formation de la chrysalide

La cinquième et dernière mue de la chenille correspond à la formation de la chrysalide (vidéo). Cette transition coïncide avec le troisième stade du cycle de développement du papillon Monarque. L'édification de la chrysalide se déroule en une durée d'approximativement trois minutes.

9. La chrysalide

Lorsque la chrysalide est fraîchement formée, elle arbore une délicate teinte vert pâle qui évolue au fil du temps, se transformant en un élégant vert jade agrémenté de points dorés. Ces points dorés jouent un rôle dans la survie de la chrysalide en lui permettant de se camoufler efficacement et ainsi devenir pratiquement invisible aux yeux de ses prédateurs. Lorsque les rayons lumineux frappent ces petits points dorés, leur réflexion confère à la chrysalide une discrétion remarquable, rendant sa détection particulièrement difficile.

10. La chrysalide (émergence imminente)

La phase durant laquelle le papillon prend forme à l'intérieur de la chrysalide s'étend sur une période d'environ 8 à 16 jours. Au moment où le papillon débute son apparition progressive à travers la chrysalide, le processus d'émergence du papillon est imminent.

11. L’émergence du papillon

L’émergence du papillon monarque prend environ 1 minute 35 seconde (vidéo). Le papillon utilise son abdomen pour pomper son hémolymphe, le liquide sanguin des insectes, vers ses ailes. Ce mouvement de péristaltisme permet au sang de circuler à travers les nervures des ailes. Les ailes mettront environ 15 minutes à se déployer (vidéo).

12. L’adulte (le papillon)

Il est possible d'identifier le sexe du papillon grâce à certains caractères distinctifs. Le mâle se distingue par la présence de deux points noirs situés sur les ailes postérieures. Ces points sont en réalité des androconies, des organes odorants qui jouent un rôle essentiel dans l'attraction des femelles. En revanche, la femelle présente une caractéristique particulière, à savoir une largeur des nervures plus prononcée que celle du mâle.

C'est ainsi que prend fin le cycle du papillon monarque. Depuis le stade initial de l'œuf jusqu'à l'aboutissement en tant que papillon, ce parcours est jalonné par de nombreuses métamorphoses, chacune revêtant une importance capitale pour le développement du papillon.

Comment distinguer le papillon monarque du Vice-roi?

La couleur orange présente dans la nature est un signal dissuasif pour les prédateurs, car elle indique la présence de substances toxiques chez les insectes qui la portent. C'est le cas du papillon monarque (Danaus plexippus), dont la chenille se nourrit d'asclépiade. Cette plante contient un latex contenant une toxine dangereuse appelée cardénolide. Ainsi, le papillon monarque devient lui aussi toxique, ce qui lui confère une protection contre les prédateurs tels que les oiseaux. Le papillon vice-roi (Limenitis archippus), quant à lui, profite de cette protection en utilisant son mimétisme pour ressembler de près au monarque, avec sa couleur orangée et ses nervures noires. Cette imitation lui permet de se protéger des oiseaux qui redoutent d'attaquer un monarque. Toutefois, le vice-roi se distingue du monarque par sa taille plus petite et la présence d'une nervure noire traversant ses ailes postérieures. Les photos de gauche illustrent la comparaison entre un vice-roi et un monarque lorsque leurs ailes sont fermées, tandis que les photos de droite montrent le vice-roi avec les ailes ouvertes aux côtés du papillon monarque (vidéo).

Observation de la chrysalide

Les chrysalides du papillon monarque, caractérisées par leur couleur vert jade et leurs points dorés, se dissimulent efficacement dans leur environnement, échappant souvent à l'observation directe. Contrairement aux perceptions courantes, ces stades pré-adultes ne se limitent pas aux plants d'asclépiade pour leur développement. Ils sélectionnent souvent des emplacements moins conventionnels qui offrent une protection contre les prédateurs durant cette phase critique.

Des lieux atypiques où l’on peut observer des chrysalides incluent des clôtures en bois adjacentes aux asclépiades, le bas des murs d'usines, des boîtes en bois, les rebords de pots en grès dans les jardins, ainsi que sur les feuilles de consoude, et bien sûr, sur les plants d’asclépiade commune. Les chenilles du monarque démontrent une ingéniosité remarquable dans le choix de leurs cachettes.

Ces découvertes soulignent l'importance de rechercher au-delà des plants d’asclépiade pour déceler d'autres zones potentielles de métamorphose. Une vidéo illustre les divers habitats où l’on peut trouver les chrysalides du papillon monarque.

Article complet sur le site de NatureWeb: https://www.natureweb.com/poste/a-la-decouverte-des-chrysalides-du-monarque-ou-les-trouver

L’équipe

L’asclépiade

L’asclépiade est une plante indispensable au développement du monarque. Au Québec, nous en avons 4 espèces indigènes.

Asclepias syriaca (asclépiade commune)
Asclepias incarnata (asclépiade incarnate)
Asclepias exaltata (asclépiade très grande)
Asclepias tuberosa var. interior (asclépiade tubéreuse ou asclépiade de l’intérieur)

*Asclepias incarnata* (asclépiade incarnate)

Image à venir…

*Asclepias tuberosa* var. *interior* (asclépiade tubéreuse ou asclépiade de l’intérieur)

Comment aider le papillon monarque?

Participer à son recensement!
Planter de l’asclépiade!
Ne pas utiliser d’insecticide/pesticide ou de produits chimiques dans sa cour
Encourager une agriculture biologique et écologique (producteurs locaux comme Équiterre, Capé ou Bio Locaux)
Partager ses connaissances sur le papillon monarque!