L’essaim des arachnides

 
 
 
 


 

Pourquoi étudier les arachnides ?

Il a été démontré que les insectes vivent présentement un déclin de leur abondance et de leur biodiversité, mais quand est-il des araignées? Que ce soit une résultante de la peur, du dédain ou de la méconnaissance de ces individus, ce groupe demeure encore à ce jour négligé par plusieurs. On constate un manque réel de connaissances, de données et par conséquent de mesures de protection des araignées à l’échelle internationale. Peu importe notre relation avec les araignées, il est important de comprendre qu’elles font partie intégrante des écosystèmes et que cette lacune dans les efforts de protection des espèces a et si nous n'agissons pas, continuera à avoir de vastes répercussions sur l’entièreté des écosystèmes. Les araignées ont une énorme valeur écologique puisqu’elles sont des prédateurs voraces qui consomment d’importantes quantités d’insectes. En s’alimentant, elles régularisent les populations d’insectes nuisibles et assurent une forme de contrôle biologique dans plusieurs milieux naturels et agricoles. De plus, leur diversité est utilisée comme indice pour mesurer la richesse des écosystèmes. On ignore encore la répartition géographique de nombreuses espèces présentes sur notre territoire et si les connaissances faunistiques de base sont déficientes, celles sur la biologie de l’espèces sont encore plus rares. Le manque de données générales sur nos araignées au Québec rend difficile l’établissement de leur statut de conservation, leurs risques d’extinction et les facteurs menaçant leur survie. 

Les araignées ne sont pas assez étudiées, leur abondance est sous-évaluée et comme plusieurs, elles sont attaquées d’un côté par le réchauffement climatique et de l’autre par les activités anthropiques qui modifient et détruisent leurs niches écologiques. Lorsqu’on en sait peu sur un groupe d’espèces, il est difficile d’identifier quelles espèces nous entourent. Combien sont-elles? Comment leur population se porte-t-elle? Quels habitats préfèrent-elles? Pourtant, les plans de conservation des espèces doivent se fier à des données scientifiques. Mais que fait-on lorsque ces données n’existent pas encore? 

Il faut commencer en quelque part et aller en collecter soi-même… 

Les opportunités de recherche

  • Contribuer à la mise à jour les cartes de distributions des espèces

  • Connaître de taux d’extirpation des espèces régionalement

  • Nous savons que plusieurs espèces perdent du terrain au niveau géographique et des populations, mais nous ne savons pas à quelle vitesse ni à quel endroit.

  • Des nouvelles mentions et expansion d’aire de répartition

  • Il arrive de trouver des espèces qui n’ont jamais été enregistrées pour le Québec.

 

Pelegrina sp. - femelle (Salticidé)

 

Le Québec abrite approximativement 677 espèces d’araignées!

 
 

Leiobunum vittatum (Sclérotomatidé)

 

Sur les 49 712 espèces d’araignées connues de la planète (2021), à peine une vingtaine représente un danger réel pour la santé humaine

Quelques familles d’araignées du Québec

 

Les Pisauridés

Pisaurina mira

Les Salticidés

Pelegrina sp. - femelle

Les Thérididés

Les Lycosidés

Pardosa sp.

Enoplognatha ovata

Les Thomisidés

Xysticus sp.

Les Aranéidés

Les opilions

Les Linyphidés

Neoscona arabesca

Phalangium opilio - mâle

Hypselistes florens


Les araignées du Québec peuvent toutes mordre, mais aucune n’est dangereuse pour la santé humaine!

L’équipe

 

Claude Simard - Expert

Jean Denis Brisson - Saint-Augustin-de-Desmaures

 

Comment on étudie et recense les araignées?

Il n’est pas possible d’identifier toutes les espèces d’araignées avec des photographies ou des observations simples. C’est possible seulement pour quelques espèces bien distinctives. Même si les photographies permettent parfois l’identification au genre, cette information a peu de valeur dans l’élaboration d’une carte de distribution des espèces. C’est pourquoi, cinq méthodes sont les plus couramment utilisées lorsque vient le temps de recenser les araignées: le filet entomologique, le battage et le piège-fosse. Comme pour la plupart des insectes, le recensement des espèces requiert qu’on puisse observer certains critères d’identification au binoculaire avec des spécimens épinglés. L’utilisation de ces différentes techniques d’échantillonnage permet de récolter une plus grande diversité d’espèces. Ces méthodes permettent de comparer la diversité des différents habitats couverts par les participants.tes.

Où les trouver?

Les araignées sont tellement diversifiées qu’elles peuvent être considérées comme étant ubiquistes. C’est-à-dire qu’elles sont omniprésentes. Elles ont colonisé presque tous les types de milieux terrestres (excepté en haute montagne et dans les zones polaires) alors il est possible de les observer pratiquement partout et même en l’eau douce!

Quand les chercher?

À l’extérieur de nos habitations, les araignées sont observables à l’année longue, mais l’été reste la meilleure période de l’année pour les observer.

Techniques de capture et de conservation:

Afin de connaître la diversité des espèces d’araignées qui vivent dans un habitat, il est pertinent de combiner une méthode de collecte active (filet entomologique, battage et tamis) et passive (piège-fosse). Évidemment, la récolte à la main est également encouragée puisqu’elle permet de faire des récoltes dans des habitats précis en plus d’observer les comportements des araignées, des données biologiques de grande valeur. Puisque de nombreuses espèces sont actives de nuit, cette méthode est intéressante à pratiquer la nuit avec une lampe frontale.

Technique au filet

Technique au piège fosse

À venir…