L’essaim des papillons

 
 
 
 


Pourquoi étudier les papillons ?

Les papillons sont probablement les insectes dont les visuels sont les plus appréciés du grand public. Leurs patrons de coloration et leur allure délicate et inoffensive en ont entraîné plusieurs dans le monde de l’entomologie. Tout comme les abeilles, les papillons sont d’excellents pollinisateurs. Certaines espèces végétales dépendant entièrement de la pollinisation par les insectes pour survivre et d’autres dépendent même entièrement de certaines espèces spécifiques de papillons pour se reproduire. Les papillons sont donc extrêmement importants autant pour la flore, les écosystèmes naturels et agricoles que pour notre économie. Puisque les papillons sont des êtres sensibles à la pollution et aux différentes perturbations environnementales, ces derniers jouent également un rôle d’indicateur de santé des écosystèmes. De plus, la forme larvaire de ces beaux insectes, les chenilles font partie du régime alimentaire de plusieurs oiseaux, reptiles, amphibiens, mammifères et même d’autres insectes.


Malheureusement, comme pour la plupart des insectes, un déclin des populations de papillons a été observé. Certaines espèces sont même considérées comme étant menacées d’extinction au Québec comme le satyre fauve des Maritimes (Coenonympha nipisiquit). Ce papillon vit exclusivement au Québec et au Nouveau-Brunswick et seulement dix populations ont été recensées à travers l’entièreté de son aire de répartition. Plusieurs facteurs sont responsables de la dégénérescence des populations de papillons incluant la destruction massive et la raréfaction des divers habitats dont ils ont besoin au courant de leurs différents stades de développement. Les milieux touchés sont les haies, les zones humides, les plantes hôtes spécifiques des chenilles monophages ainsi que les prairies qui renferment de nombreuses plantes nectarifères. Ces habitats sont la plupart du temps transformés en monocultures ou en zone urbaine augmentant par conséquent l'utilisation de produits chimiques. Les herbicides par exemple détruisent les plantes hôtes dont se nourrissent les chenilles et les insecticides affectent non seulement les insectes ravageurs, mais les insectes bénéfiques comme les papillons. Finalement, la pollution lumineuse nuit aux papillons nocturnes puisque ces derniers confondent la lumière artificielle avec celle émise par la lune. Normalement, ils utilisent la lumière de la lune pour s’orienter, mais lorsque l’éclairage artificiel prédomine sur l’éclairage naturel, ils finissent par s’épuiser en plus de se brûler au contact des ampoules. Même s’ils survivent à ce contact prolongé, ils demeurent plus vulnérables aux prédateurs.


D’autres espèces sont en déclin comme le fameux Monarque (Danaus plexippus), mais c’est aussi le cas de nombreuses autres espèces qui demeurent encore non identifiées à ce jour. Le rythme auquel l’abondance de ces espèces décline nous est également inconnu. Pour un groupe d'insectes si important, il est primordial de mettre des efforts pour leur recensement. C’est en procédant ainsi que nous aurons les informations nécessaires afin de diriger des actions de conservation pour nos pollinisateurs.

Les opportunités de recherche

  • Connaître de taux d’extirpation des espèces régionalement

  • Nous savons que plusieurs espèces perdent du terrain au niveau géographique et des populations, mais nous ne savons pas à quelle vitesse ni à quel endroit.

  • Des nouvelles mentions et expansion d’aire de répartition

  • Il arrive de trouver des espèces qui n’ont jamais été enregistrées pour le Québec.

Satyre fauve des Maritimes (Coenonympha nipisiquit)- mâle (Nymphalidé)

- Image tirée de The Butterflies of Canada 1998 (plate 18)

Monarque - femelle (Danaus plexippus) (Nymphalidé)

Vanessa cardui (Nymphalidé)


Il existe présentement 2 967 espèces de papillon au Québec!

Les papillons sauvages au Québec

 

Les Piéridés

Colias philodice

Les Lycénidés

Celastrina neglecta

Les Saturnidés

Les Nymphalidés

Vanessa cardui

Actias luna

Les Sphingidés

Hemaris thysbe

Les Géométridés

Les Papilionidés

Les Érébidés

Campaea perlata

Papilio canadensis

Ctenucha virginica


L’équipe

 

Michel Larrivée - Expert

Jean Denis Brisson - Saint-Augustin-de-Desmaures

Yolaine Rousseau - Région des Bois-Francs, Victoriaville

Diane Labarre - Beauport

Sylvie Roy - Outaouais

André St-Pierre - Magog

 

Comment aider les papillons?

  • Planter des fleurs (plantes vivaces indigènes, floraison d’avril à octobre, planter en massif pour donner endroit pour hiberner

  • Acheter des semences et ou semis biologiques

  • Laisser pousser votre pelouse, la remplacer par du gazon sauvage, planter un maximum d'espèces indigènes ou encore récolter et échanger des semences mellifères

  • Laisser pousser les pissenlits

  • Fabriques/Installer des nichoirs à insectes

  • Ne pas utiliser de pesticides/insecticides dans son jardin (bien se renseigner sur les ingrédients des produits utilisés dans le jardin parce que les étiquettes sont parfois trompeuses)

  • Encourager une agriculture biologique et écologique (producteurs locaux comme Équiterre, Capé ou Bio Locaux)

  • Véhiculer l’information et sensibiliser ses proches à la situation des papillons!

 

Comment on étudie et recense les papillons?

Comme pour la plupart des groupes d’insectes, il n’est pas possible d’identifier toutes les espèces avec des photographies ou des observations simples. C’est possible seulement pour quelques espèces bien distinctives. Même si les photographies permettent parfois l’identification au genre, cette information a peu de valeur dans l’élaboration des listes d’espèces. Ainsi, les méthodes les plus couramment utilisées lorsque vient le temps de recenser les papillons diurnes et nocturnes sont celles du filet entomologique, du piège lumineux et de la miellée. Comme pour la plupart des insectes, le recensement des espèces requiert qu’on puisse observer certains critères d’identification au binoculaire avec des spécimens épinglés.

Où les trouver?

Les papillons vont se trouver n’importe où ils ont accès à du nectar, des fruits en décomposition, du fumier, des sécrétions végétales et tout autre liquide dont ils pourraient se nourrir.

Quand les chercher?

Il est possible d’observer les papillons de jour à partir du mois d’avril ou du mois de mars (s’il fait doux) jusqu’au mois de septembre. Pour ce qui est des papillons nocturnes, ces derniers commencent à être actifs au printemps et sont observables jusqu’au mois d’octobre.

Techniques de capture et de conservation:

Hétérocères (papillons nocturnes)

Puisque à l’exception de certains groupes de papillons, la majorité d’entre eux ne sont pas actifs de jour, le piège lumineux correspond à la technique de capture la plus appropriée pour observer et échantillonner les papillons de nuit.

Une autre technique qui s’avère être assez efficace pour l’échantillonnage de papillons (et de coléoptères) est la miellée. Cette technique consiste à badigeonner la miellée (une recette sera fournie dans le document des protocoles de collecte) sur le tronc de feuillus à l’aide d’un pinceau et d’attendre les insectes qu’elle va attirer. Cette technique peut être réalisée de jour et de nuit.

Rhopalocères (papillons diurnes)

La technique de capture la plus simple et efficace pour capturer les papillons diurnes est celle du filet entomologique.

Technique au filet

Technique du piège lumineux

Dans le cadre du projet de science participative Mur à papillons, notre expert de l’essaim Michel Larrivée a créé des documents présentant plusieurs manières d’attirer et de recenser les papillons de nuit. Consultez les pour en apprendre plus sur les diverses techniques!

Guide du participant - Projet Mur à papillons

Pourquoi et comment ériger un mur à papillons?

Technique de la miellée

Guide du participant - Projet Mur à papillons (voir p.12 - 13)

Observations de Lépidoptères de la sous-tribu des Xylenina (des genres Xylena, Lathomoia, Latholomia et Lithophane) à l’automne 2019 dans la région de Chandler, Gaspésie, Qc.. Milchel Larrivée : description de l’utilisation de la miellée

Hyphantria cunea (Érébidé)

Poanes hobomok (Hespéridé)

Géométridé

Ressources pour le matériel

Filet entomologique (commande en ligne ou point de vente de filets entomologiques de l’Atelier Jean Paquet à la papillonnerie de la ferme Guyon - Chambly)

Lampe frontale

Lampe au mercure (peut se trouver dans des magasins pour reptiles et amphibiens tels que Magazoo)

Lampe UV

Lampe Lepiled (très dispendieuse)

Lentille macro pour téléphone mobile (fortement recommandé pour la prise de photos)

Guide des insectes et arthropodes du Québec (présente différentes techniques de collecte)



Ressources partagées par l’expert: Michel Larrivée



Pour contacter Michel Larrivée:

mlarrivee@hotmail.fr